Le retard ou l’absence de règles lors de l’utilisation des contraceptifs hormonaux ne signifie pas automatiquement une grossesse. Ces contraceptifs sont conçus pour prévenir la grossesse et réguler le cycle menstruel. Cependant, il est possible de connaître les retardés même avec une méthode contraceptive en place. Les règles retardées ou absentes peuvent résulter de divers facteurs tels que :

Des changements dans les méthodes contraceptives

Passer d’une méthode de contraception à une autre peut occasionner des cycles menstruels irréguliers pendant que votre corps s’ajuste aux différentes concentrations hormonales. Ceci est considéré comme normal. Il n’est pas nécessaire d’attendre l’arrivée de vos règles pour interrompre votre ancienne méthode de contraception et commencer la nouvelle. Assurez-vous de suivre les recommandations de votre gynécologue quant au moment et à la manière de procéder au changement.

Le stress

Le stress représente l’un des nombreux déclencheurs potentiels de l’aménorrhée hypothalamique, un terme médical désignant une condition où les menstruations s’arrêtent car l’hypothalamus ne libère pas les hormones nécessaires pour réguler le cycle menstruel. L’hypothalamus est la région du cerveau responsable de la régulation du cycle menstruel. Lorsqu’il fonctionne correctement, il sécrète des substances chimiques qui stimulent l’hypophyse à libérer d’autres hormones régulant diverses parties du corps, dont les ovaires. Les ovaires sont soumis à la régulation de l’hypophyse et produisent des hormones telles que l’œstrogène et la progestérone, qui sont essentielles au déclenchement des menstruations. Le stress induit la production d’une hormone appelée cortisol, pouvant perturber l’interaction entre l’hypothalamus, l’hypophyse et les ovaires, ce qui peut entraîner un retard menstruel.

Des modifications alimentaires

Un changement brusque ou significatif dans le poids corporel peut entraîner l’aménorrhée, l’absence de règles menstruelles. Les personnes affectées par des troubles alimentaires tels que l’anorexie ou la boulimie peuvent éprouver cette cessation menstruelle. De même, manger beaucoup peut perturber le cycle menstruel. La prise de poids peut conduire à une surproduction d’œstrogènes, ce qui joue un rôle crucial dans la régulation des menstruations. Un excès d’œstrogènes peut entraîner des irrégularités menstruelles ou même un arrêt complet des règles.

Des fluctuations hormonales ou des problèmes de santé sous-jacents

Les perturbations hormonales dans le corps peuvent entraîner une absence de règles. Cela peut être attribuable à des conditions sous-jacentes telles que :

Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)

Cette maladie se caractérise par une production excessive d’androgènes, un type d’hormone, ce qui peut favoriser la formation de kystes ou de sacs remplis de liquide dans les ovaires, perturbant ainsi l’ovulation, c’est-à-dire la libération d’un ovule par les ovaires. La majorité des personnes atteintes du SOPK présentent des menstruations irrégulières ou une absence de menstruations (aménorrhée).

Insuffisance ovarienne primaire associée au syndrome de l’X fragile (FXPOI)

Cette condition entraîne un dysfonctionnement ovarien précoce, survenant à un âge plus jeune que l’âge habituel de la ménopause, et conduit à l’arrêt des menstruations. Le FXPOI est généralement attribué à des altérations génétiques sur le chromosome X.

Problèmes de thyroïde

La glande thyroïde, régulée par l’hypothalamus, peut également être impliquée dans des menstruations irrégulières voire l’arrêt complet des menstruations. Ceci s’explique par le rôle de la thyroïde dans la production d’hormones qui influencent la puberté et le cycle menstruel. Une thyroïde hyperactive (hyperthyroïdie) ou sous-active (hypothyroïdie) peut entraîner un retard ou un arrêt complet des menstruations.

La grossesse

Elle représente la raison la plus fréquente et naturelle de l’interruption des menstruations. Absence de règles et grossesse Au cours du cycle menstruel, les hormones entraînent un épaississement de la muqueuse utérine, créant ainsi un environnement propice à l’implantation d’un ovule fécondé, marquant ainsi le début d’une grossesse. Si aucun ovule fécondé ne s’implante, l’utérus se débarrasse de cette muqueuse lors d’une période menstruelle. Cependant, en présence d’un ovule fécondé, le corps maintient la muqueuse utérine en place, entraînant ainsi l’interruption des règles.

ABSENCE DE RÈGLES : QUAND CONSULTER ?

Il est important de discuter avec votre gynécologue si vous présentez l’un des symptômes suivants :

  • Des problèmes d’équilibre
  • Des difficultés de vision
  • Des troubles de coordination
  • Une croissance excessive des poils corporels
  • La production de lait maternel sans accouchement
  • L’absence de règles après l’âge de 15 ans

Les règles qui arrivent tardivement ou qui sont manquées alors que vous utilisez une contraception peuvent être attribuables à divers facteurs autres que la grossesse. Des changements dans votre méthode contraceptive, des perturbations hormonales, un niveau de stress accumulé, une alimentation insuffisante et des problèmes de santé sous-jacents peuvent tous jouer un rôle dans ces irrégularités menstruelles. Si vous vous inquiétez d’une éventuelle grossesse, il est recommandé de réaliser un test de grossesse à domicile. De plus, il est conseillé de consulter votre gynécologue si vous manquez trois cycles menstruels consécutifs, si vous ressentez des symptômes liés à un déséquilibre hormonal ou si vous ressentez d’autres symptômes inconfortables.

  • EST-CE POSSIBLE DE CONCEVOIR UN ENFANT BIEN QUE MON PARTENAIRE N’EJACULE PAS A L’INTERIEUR DE MON VAGIN OU EJACULE A L’EXTERIEUR ?

Oui, cette situation s’inscrit dans ce qu’on appelle la méthode du retrait ou coït interrompu où le partenaire retire son pénis du vagin avant l’éjaculation. Cependant, il est important de noter que la méthode de retrait est considérée comme l’une des formes de contraception les moins fiables, avec une efficacité contraceptive d’environ 70 %. Cette dépendance de la méthode de la capacité du partenaire à contrôler son éjaculation, ce qui peut parfois être difficile.

  • DOIS-JE ENCORE UTILISER UNE CONTRACEPTION PENDANT LA MÉNOPAUSE ?

Vous pensez tout naturellement qu’il est temps d’arrêter toute contraception tant pilule et ménopause semblent n’avoir rien à faire ensemble. Pourtant il est important de savoir que les femmes préménopausées ne cessent pas d’être fertiles immédiatement ! En raison des nombreux effets secondaires associés à la pilule contraceptive, il peut être tentant de vouloir l’arrêter dès l’apparition des premiers symptômes de la ménopause. Cependant, il est important de noter qu’il est tout à fait possible d’être encore fertile au début de la ménopause, car la transition n’est pas immédiate. Il est donc fortement recommandé de consulter d’abord votre médecin gynécologue pour discuter des options qui vous conviennent le mieux. En attendant ces rendez-vous, il est essentiel de continuer à prendre la pilule contraceptive.

ARTICLE REDIGE PAR LE Dr Mly Abderrahmane Belabbas gynécologue obstétricien à Casablanca Pour plus d’informations, contactez-le au 05223-66275