Les infections sexuellement transmissibles (IST), couramment désignées sous cet acronyme, sont des affections provoquées par des bactéries, des virus ou des parasites. Le risque d’infection est présent lors de rapports sexuels non protégés (vaginal, anal, oral). Au total, on recense plus d’une trentaine de types d’IST différents. En France, les 6 maladies sexuellement transmissibles les plus courantes figurent parmi les cinq motifs de consultation médicale chez les adultes. Depuis les années 1990, leur prévalence est en augmentation, à l’exception notable de l’infection par le VIH qui demeure stable. 

 

LES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES

les infections sexuellement transmissibles

Herpès génital :

L’herpès génital est une infection sexuellement transmissible hautement contagieuse provoquée par le virus Herpès simplex (HSV). Il existe deux types de HSV : le HSV1, principalement associé à l’herpès labial, et le HSV2, transmis par voie sexuelle. En cas de rapports oraux-génitaux, le HSV1 peut également provoquer un herpès génital. Ce virus a la particularité de persister dans l’organisme sous forme latente et de ne pas être éliminé complètement. Ceci explique les épisodes récurrents et la détection chez environ 14 % des hommes et 18 % des femmes.

L’herpès génital est souvent asymptomatique, mais certains signes doivent alerter et inciter à consulter rapidement un gynécologue : apparition de vésicules au niveau des parties génitales, démangeaisons, sensation de brûlure. Ces symptômes surviennent généralement une semaine ou plus après le rapport sexuel contaminant.

Un dépistage précoce permet d’initier un traitement antiviral visant à soulager les symptômes et à accélérer la guérison. Le traitement des partenaires de la personne infectée est essentiel pour réduire les risques de récidive. En cas d’apparition d’herpès génital pendant la grossesse, une surveillance spécifique est mise en place.

 

L’hépatite B

Le virus de l’hépatite B (VHB) est extrêmement contagieux, se propageant principalement par voie sexuelle, ainsi que par contact direct ou indirect avec le sang d’une personne infectée. C’est pourquoi la vaccination est d’une importance capitale. Cette infection sexuellement transmissible (IST) provoque des lésions inflammatoires aiguës du foie en altérant les hépatocytes, les cellules hépatiques. Dans 2 à 10 % des cas, l’hépatite B évolue vers une forme chronique, favorisant le développement de fibrose voire de cirrhose hépatique. La période d’incubation du virus est assez étendue, variant de 30 à 180 jours. Les symptômes observés chez les personnes infectées comprennent la fatigue, la fièvre, les nausées avec ou sans vomissements, la perte d’appétit, les douleurs articulaires et musculaires.

La vaccination permet d’éviter l’infection par le VHB et est recommandée dès les premiers mois de vie. Dans près de 90 % des cas, l’hépatite B guérit spontanément. Il n’existe pas de traitement spécifique en phase aiguë, et l’automédication est fortement déconseillée en raison du risque élevé d’aggravation des lésions hépatiques. Environ 1 % des personnes infectées ont développé une hépatite B fulminante, caractérisée par des lésions hépatiques sévères mettant en jeu le pronostic vital. Dans ces cas, une greffe hépatique en urgence est nécessaire.

 

La syphilis

La syphilis est une IST provoquée par la bactérie Treponema pallidum, touchant principalement les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, qui représentent environ 80 % des cas. Elle commence généralement par l’apparition d’un petit chancre indolore accompagné d’une éruption cutanée et cutanée, survenant entre deux et quatre semaines après le rapport sexuel infectant.

Un diagnostic précoce permet de traiter efficacement la syphilis avec des antibiotiques administrés par voie intramusculaire. Le risque de transmission est plus élevé au cours de la première année de l’infection (période précoce). En l’absence de traitement, le risque de transmission à un partenaire sexuel augmenté, et la syphilis peut devenir chronique, entraînant diverses complications telles que des atteintes cérébrales, nerveuses, cardiaques, vasculaires et oculaires.

 

Le virus HPV, ou papillomavirus

Il représente le principal facteur de risque associé au cancer du col de l’utérus. Il se manifeste par l’apparition de condylomes, également connus sous le nom de verrues génitales, sur les organes génitaux ou l’anus. Bien que ces lésions soient généralement bénignes, elles peuvent réapparaître. Dans la plupart des cas, l’organisme détruit spontanément le virus HPV, mais en l’absence d’une réponse immunitaire adéquate, des lésions précancéreuses voire cancéreuses peuvent se développer au niveau du col de l’utérus, du vagin, de la vulve ou de l’anus.

Pour réduire les risques d’infection par le papillomavirus et ses complications, la vaccination et les frottis de dépistage sont deux mesures efficaces. Le traitement des condylomes se fait localement, en utilisant des méthodes telles que l’azote, l’électrocoagulation ou le laser pour les éliminer. En cas de lésions précancéreuses, diverses options thérapeutiques comme la chirurgie ou la curiethérapie peuvent être envisagées.

 

La chlamydiose

Quant à elle, est une infection bactérienne difficile à détecter, souvent silencieuse. Elle est causée par la bactérie Chlamydia trachomatis et peut évoluer vers une infection uro-génitale ou ano-rectale. Les symptômes apparaissent généralement entre une et deux semaines après un rapport sexuel contaminant, se manifestant principalement par des brûlures et des écoulements au niveau du pénis, de la vulve ou de l’anus, accompagnés parfois de fièvre et de douleurs abdominales.

Dès l’apparition des premiers signes de chlamydiose, une consultation médicale est impérative. Cette IST se guérit facilement lorsqu’elle est traitée précocement par des antibiotiques sous forme de comprimés, mais des récidives sont fréquentes au cours des premiers mois. Si elle n’est pas traitée, la chlamydiose peut entraîner des lésions sur les trompes de Fallope, nuisant ainsi aux risques de stérilité et de grossesse extra-utérine.

 

Le VIH

Abréviation du Virus de l’immunodéficience humaine, demeure l’une des infections sexuellement transmissibles les plus largement discutées. Ce virus cible les lymphocytes T4, une catégorie de globules blancs essentiels au système immunitaire. En France, environ 6 000 nouvelles infections sont détectées annuellement depuis 2007, un chiffre stable. Les symptômes initiaux, survenant généralement dans les deux semaines suivant une exposition au virus lors d’un rapport sexuel, peuvent inclure fièvre, éruption cutanée, fatigue, diarrhée et courbatures, bien que ces manifestations ne soient pas systématiques. Par conséquent, il arrive souvent que l’infection par le VIH passe initialement inaperçue.

Le préservatif demeure le principal rempart contre les IST. Il est essentiel de l’utiliser systématiquement lors des rapports sexuels jusqu’à ce que les tests de dépistage soient effectués par les partenaires, en particulier en cas de partenaires multiples. Le dépistage précoce des IST est crucial pour limiter les complications en permettant la mise en place d’un traitement adapté. Le gynécologue recommande de se faire tester régulièrement, après surtout un rapport sexuel à risque ou lorsqu’on envisage d’abandonner l’utilisation du préservatif.

Il convient de rappeler l’existence du préservatif féminin, moins connu que son homologue masculin mais offrant des avantages tels que sa mise en place dans le vagin plusieurs heures avant le rapport sexuel et permettant aux femmes de prendre une part active dans la protection de leur santé sexuelle.

Pour plus d’informations, Dr Mly Abderrahmane BELABBAS gynécologue obstétricien à Casablanca.

CONTACTER : 05223-66275